dimanche 25 septembre 2005

Les phyto peuvent provoquer des maladies graves et irréversibles

Phytosanitaires : prenez des gants ! Mieux vaut prendre des gants avec les phyto. Ce n'est pas qu'une image. Car les produits phytosanitaires sont dangereux pour la santé humaine. c'est René Carozzani, médecin du travail à la MSA des Côtes d'Armor, qui le dit. "Les produits phyto sont dangereux", René Carozzani martèle le message en s'adressant à une petite vingtaine d'agriculteurs. "L'accumulation insidieuse de ces produits dans le corps humain peut, au bout de 30 à 40 ans, provoquer des cancers, des maladies neurologiques, des troubles de la reproduction, des pertes irréversibles de la vue, la maladie de Parkinson." Ces effets irréversibles à long terme sont les moins connus, les plus sous estimés et les plus pernicieux. Les intoxications aiguës sont plus connues, car plus fréquentes. Il suffit d'une erreur de manipulation, d'une exposition au produit trop prolongée, pour ressentir des démangeaisons, des troubles de la vision, de l'appareil digestif. "Les agriculteurs victimes de ces accidents peuvent nous alerter sur le numéro vert de notre réseau Phyt'attitude, dit Rachel Le Borgne, de la MSA 22. Grâce à ces données, nous pouvons agir auprès des fabricants de produits phyto, des prescripteurs et des pouvoirs publics." Ces produits sont d'autant plus nocifs qu'ils entrent dans le corps par tous les orifices : la bouche, le nez, l'oeil et bien sûr la peau, vastes surfaces d'échange. Ils traversent même les vêtements. Véhiculés par le sang, ils se stockent peu à peu dans les os, le foie, les muscles, la graisse... D'où ces maladies qui surviennent après plusieurs années. "De par leur style de vie, les agriculteurs, précise le Dr Carozzani, sont moins sujets aux cancers que les autres catégories de la population. Mais ils présentent plus fréquemment certains cancers qui sont statistiquement corrélés à l'utilisation des produits phyto." Alors que faire ? "L'idéal serait de ne pas en utiliser", dit Frédérique Canno, de la chambre d'agriculture des Côtes d'Armor. Mais si l'on doit s'en servir, il faut prendre plusieurs précautions : gants, combinaisons spécialement dédiées, masques... il faut aussi savoir lire et déchiffrer les étiquettes. Ensuite, poursuit-elle, "il faut se demander s'il faut traiter, vérifier le seuil de traitement, être attentif aux conditions d'application, choisir les produits les moins toxiques, pour la santé et les plus compatibles acec l'environnement..." Il existe aussi des alternatives au traitement chimique. Les expériences, conduites sur les fermes expérimentales de la chambre d'agriculture de Bretagne, montrent que le tout chimique associé à la monoculture favorise l'explosion de la flore adventice. D'où l'intérêt de bonnes rotations, du choix des variétés et d'itinéraires techniques culturaux plus variés. "Certaines variétés de céréales, dit-elle, permettent de réduire la densité de semis de 40 %, de ne pas apporter d'azote au talage, ni de racourcisseur, de ne faire qu'un seul passage de fongicide, et de dégager de meilleurs marges." Ainsi, tout se tient : la protection de l'environnement, la santé de l'agriculteur et de sa famille, ainsi que celle de son porte-monnaie. Jean Le DouarOuest France

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Effets négatifs des pesticides : un rapport anglais confirme.

Un rapport publié le 22 septembre en Angleterre par la Commission Royale sur la Pollution Environnementale (RCEP) donne un avertissement sérieux sur les effets négatifs des pesticides. Ce rapport traite des risques courus par les riverains ou par les personnes se trouvant à proximité des zones de pulvérisation, ce qui inclus toute personne vivant près des zones cultivées ainsi que les promeneurs parcourant la campagne alors que des pesticides sont pulvérisés.
Le rapport contient certaines conclusions très intéressantes parmi lesquelles :
- La nécessité de repenser l’évaluation des risques des pesticides, que la RCPE pense être actuellement totalement inadéquate.
- La reconnaissance d’un lien possible entre exposition aux pesticides et problèmes de santé.
- La nécessité de la mise en place d’un programme d’évaluation de l’exposition et des effets sur la santé qui permettrait de déterminer l’importance réelle du problème.
- La reconnaissance des conflits d’intérêt potentiels qui existent dans le système actuel d’évaluation et la nécessité de revoir l’organisation de ce système.
- La demande que le public soit obligatoirement avertit de quels pesticides sont utilisés à un endroit donné par une information préalable et une signalisation sur site.
- L’exigence que le droit d’accès à l‘information contenue dans les registres de pulvérisation des fermes soit accordé.
« Ce rapport est une reconnaissance du bien fondé du combat mené par les écologistes depuis des années, dont tous les avertissements ont été ignorés » déclare Alison Craig de PAN UK, la branche britannique de l’ONG Pesticide Action Network.
«A l’heure où des riverains sont touchés par des pulvérisations aériennes de pesticides en Ile de France ce rapport montre les dangers auxquels la population est potentiellement exposée. Des précautions particulières sont donc à prendre pour informer la population des pulvérisations et l’évaluation des pesticides est à revoir, en Angleterre comme en France, comme le reconnaît ce rapport. Mais seule une réduction importante de notre dépendance aux pesticides pourra apporter une solution réelle au problème de santé publique posé par les pesticides » déclare François Veillerette, Administrateur de Pesticide Action Network Europe et Président du MDRGF. François Veillerette ajoute qu’ « Une telle réduction permettrait de réduire les risques des personnes directement exposées aux pulvérisations mais également ceux courus par les millions de personnes qui consomment tous les jours des résidus de pesticides dans l’eau qu’ils boivent et dans les aliments qu’ils consomment. »

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